Le débat sur l’amélioration de la production agricole en République du Congo continue d’agiter les autorités politiques, les professionnels et simples citoyens. Ils espèrent tous trouver des solutions aux difficultés d’accès aux semences de qualité, aux crédits agricoles, à des terres et à l’encadrement pour les producteurs.
Pour une nouvelle fois, des délégués des pouvoirs publics, des promoteurs des unités agricoles, des professionnels du secteur agricole et de la microfinance se sont rencontrés à Brazzaville, le 8 juillet, pour échanger autour de la problématique du développement agricole. « Agriculture au Congo : quel challenge ? », le thème central du workshop et de l’exposition-vente organisés par la plateforme Avako.
Les différents intervenants ont pointé du doigt le manque d’encadrement des agriculteurs et leur ignorance des concepts élémentaires de la comptabilité des coûts et de la gestion d’une entreprise agricole qui constituent, selon eux, un obstacle majeur à l’amélioration de la productivité et au développement du monde rural. D’après Joseph Badila, consultant à la Chambre de commerce de Brazzaville, la solution au problème passe par la formation des petits producteurs à l’utilisation des engins mécanismes, à l’usage des semences et à la bonne tenue de la comptabilité.
L’encadrement des agriculteurs est le facteur important pour le développement du secteur agricole à mesure que de nouvelles technologies apparaissent, que le marché demande des produits de meilleure qualité, et que les exigences des consommateurs en termes de qualité et de moment de la livraison évoluent, estime un autre intervenant Jean- Jacques Ondongo. Ce promoteur de microfinance basé à Dolisie, dans le département du Niari, accompagne également les producteurs locaux à améliorer la gestion de leurs coopératives agricoles.
Le contact avec le monde rural a permis à ce professionnel de microfinance de connaître de nombreuses difficultés face auxquelles sont confrontés agriculteurs congolais. Il énumère en priorité le manque d’organisation des groupements paysans, la méconnaissance du circuit financier et surtout l’absence de soutiens adéquats. « Le problème du Congo, c’est qu’on parle de l’agriculture depuis des années sans aller vers des initiatives », estime-il.
Les producteurs se plaignent, quant à eux, du choix des bénéficiaires des projets initiés par le gouvernement congolais. Ils estiment que les subventions publiques n’arrivent pas entre les mains des véritables cultivateurs, vivant du travail de la terre. C’est le défi que tente de relever Patrick Mbemba, le promoteur d’une société Eppavpa spécialisée dans la production et transformation de la papaye.