L’accès au crédit bancaire reste un grand défi pour les Petites et moyennes entreprises (PME) congolaises, dans un contexte de crise liée à la pandémie. Le secteur privé local se plaint de la rareté des offres de financement censées émaner des établissements de crédit.
La question de la recherche de financement et la gouvernance d’entreprise a été au cœur d’un échange Backbone’s meet up, une rencontre thématique initiée par l’agence évènementielle Backbone. La rencontre des responsables, cadres d’entreprise et jeunes étudiants, selon Kadidja Barry, la manager de Backbone, vise à créer des liens d’affaires entre les professionnels de divers secteurs productifs, afin de promouvoir la culture d’entreprise et la formation des jeunes cadres.
De tels échanges sur le développement des affaires par le réseautage, le financement et la bonne gouvernance d’entreprise sont à encourager, estime Kadidja Barry. « Cela va permettre l’émulation du secteur économique dans nos pays africains, et c’est bien l’un des objectifs principaux de cette initiative », a-t- elle ajouté.
Cadre du syndicat patronal et directeur de publication du magazine Congo économie, Jean Jacques Samba connaît les principaux défis du secteur privé national. La question de financement des entreprises se pose à plusieurs niveaux, explique l’intervenant, car il y a la situation de l’entreprise à sa création, des flux financiers existants, des fonds d’investissement et de fonctionnement qui sont indispensables à la survie de l’entreprise.
Si l’intervenant souligne le fait que le système financier local n’offre pas assez de produits aux PME congolaises, il admet pour autant l’inefficacité des gérants des entreprises. « Le banquier est regardant sur le secteur d’activité, son état actuel et les perspectives. Il a aussi une bonne connaissance de l’ensemble des activités de l’économie nationale. Il s’intéresse à la forme juridique de l’entreprise, parce que derrière il y a la question de la garantie », argumente Jean-Jacques Samba.
Le financier Sidney Sossoni Odou partage le même avis sur le manque des informations financières crédibles et la gouvernance des entreprises. Les offres de crédit bancaire existent, laisse croire le professionnel de la banque, sauf que les dossiers fournis les chefs d’entreprise ne sont pas solides pour prétendre bénéficier à un financement. « Le banquier dispose des outils pour évaluer la pertinence d’une demande de crédit », affirme-t-il.
Selon les établissements de crédit, au moins 95% des états financiers que comportent les demandes de financements sont des faux, ce qui illustre l’absence de transparence et de crédibilité de la part des hommes d’affaires congolais. « Nombreux dossiers litigieux sont dus à ces écarts constatés dans les informations financières fournies par les demandeurs des crédits. Lorsqu’il y a ce genre d’écarts, la confiance entre l’entreprise et le banquier prend un coup », conclut Sidney Sossoni Odou.
Fiacre Kombo