Le rapport d’évaluation du Plan national de développement (PND) 2018-2022, rendu public le 22 septembre à Brazzaville, évoque plusieurs facteurs ayant compromis l’atteinte des objectifs assignés.
Il s’agit notamment de la faible mobilisation des ressources financières, 67%. « Ce qui fait que beaucoup de projets n’ont pas pu être exécutés », a indiqué le coordonnateur de l’équipe des experts chargés de l’évaluation du PND 2018-2022, Bethuel Makosso.
S’agissant de l’alignement des projets dans la loi des finances, il y a eu, cependant, des activités hors PND qui ont été financées au détriment de celles prévues, a-t-il révélé.
Le rapport souligne également le manque de mécanisme de suivi évaluation, l’absence des études de faisabilité des projets et l’insuffisance des données statistiques dans plusieurs secteurs, la mauvaise identification des risques, la faible motivation des directeurs des études et de la planification de l’administration publique. Le contexte défavorable dû à la pandémie de la covid-19 n’a pas simplifié les choses.
« Malgré la stabilisation macroéconomique puis la relance économique que prévoyait le scénario, l’inverse s’est produit. La crise économique et financière de 2014 due à la chute du baril de pétrole s’est enlisée avec des conséquences réelles sur la politique budgétaire, le service de la dette, les difficultés de mobilisation des ressources pour financer le PND 2018-2022 », a regretté la ministre du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka- Babackas.
En dépit de cela, « il faut relever tout de même que le PND 2018-2022 a donné la possibilité au gouvernement d’ajuster les programmes, secteurs et sous-secteurs avec des orientations nationales qui prennent en compte des engagements nationaux », a relevé le coordonnateur de l’équipe des experts.
Au regard des faiblesses constatées, les experts recommandent que le processus d’élaboration des PND soit de plus en plus inclusif ; qu’un schéma de financement suffisamment probant soit conçu pour faire en sorte que le PND 2022-2026 soit mieux financé et concentré sur des activités porteuses. L’approfondissement des mécanismes de financement des ressources et la poursuite des réformes de finances publiques pour améliorer la mobilisation des ressources internes font aussi partie des propositions faites.
Rappelons que le PND 2018-2022, adopté et promulgué en 2018, a été mis en œuvre sur trois axes, à savoir le renforcement de la gouvernance aux plans administratif, économique, juridique, sécuritaire et politique ; la réforme du système éducatif, la formation qualifiante et professionnelle ; la diversification de l’économie, fondée sur les secteurs porteurs de croissance, notamment l’agriculture, le tourisme et l’industrie.