Le Comité national économique et financier(CNEF-Congo) de la Banque centrale veut harmoniser le marché de l’affacturage et du crédit-bail, pour permettre au secteur privé, notamment congolais, d’accéder facilement à des financements.
Au cours de sa réunion ordinaire à Brazzaville, le 14 juillet, le CNEF-Congo s’est réjoui de l’avancement du processus d’adoption des textes relatifs à l’affacturage et le crédit-bail pour leur validation par les autorités compétentes. Le comité espère optimiser la dynamique actuelle du marché financier local, qui enregistre une hausse de 16,7% des crédits bruts profitant principalement au secteur privé, une augmentation de 16,2% des créances en souffrance et une forte progression en volume (70%).
Recommandé par la Banque mondiale et consacré par l’Acte uniforme de l’Organisation pour harmonisation en Afrique du droit des affaires, le contrat d’affacturage est un excellent moyen de financement destiné aux Petites et moyennes entreprises (PME). Mais le Congo peine à développer cet instrument ; rares sont les banques locales qui le proposent aux entreprises. La Banque postale du Congo, un établissement à capital public, est la première banque du pays à offrir cette possibilité.
Dans la pratique, l’affacturage, ‘‘factoring’’ en anglais, permet à une entreprise d’anticiper le recouvrement de ses créances et de sous-traiter cette gestion à un établissement de crédit spécialisé appelé l’affactureur, factor en anglais. Le contrat d’affacturage consiste donc en l’achat ferme par un factor des créances détenues par un fournisseur sur ses clients. Les deux parties à cette opération doivent nécessairement être liées par un engagement écrit.
L’introduction de ce mécanisme est bien accueillie par le secteur privé national, car le factoring aiderait les entreprises en difficulté de disposer rapidement de l’argent des factures ou créances, sans en attendre leur échéance. C’est le factor à qui l’entreprise à céder la créance qui avance le règlement. Celui-ci peut prendre en charge tout ce qui est lié à ces factures, à savoir le suivi, la relance, le recouvrement et le risque d’impayés liés à la créance.
Même écho pour le crédit-bail qui devrait également être règlementé au Congo et le reste de la zone Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Le crédit-bail présente de nombreux avantages dès la création de l’entreprise, qui profite de l’équipement nécessaire au démarrage, sans risquer l’endettement. En plus d’un avantage à long terme, l’entreprise pourra bénéficier de déductions d’impôts.
Dans un contexte de crise économique et financière, où le secteur privé national peine à mobiliser les financements nécessaires à la relance de leurs activités, le financement en crédit-bail apparaît comme la clé de la sortie du marasme, commente Jean-Jacques Samba, cadre du syndicat patronal et directeur de publication du magazine Congo économie.
En effet, le crédit-bail est un moyen de financement selon lequel une société financière, appelée le ‘‘crédit-bailleur’’, achète un bien pour le mettre à disposition d’une entreprise, le ‘‘crédit-preneur’’, pour une période déterminée, et en contrepartie d’un versement périodique. À la fin de la location, le locataire peut choisir d’acheter le bien loué, de le restituer, ou de signer un nouveau contrat de crédit-bail.